La prostituée ne porte pas de costume particulier, que ce soit sur la forme ou les couleurs. Il suit l’évolution du costume de la femme. Cependant, la condition de ces femmes déshonnêtes soit être visible dans la tenue. A défaut de porter un costume particulier, la prostituée ou plutôt la mérétrice se doit de respecter certains interdits. Cela est encore plus vrai dès le milieu de XV° siècle. Ce n’est pas seulement le vêtement, mais la manière de la porter qui montre l’ordre social. Selon Christine de Pisan « tout raffinement vestimentaire qui dépasse les usages de son rang et à blâmer ».
En fonction des villes, et des époques cela varie.
Le seul bijou qui peut être toléré est la boucle d’oreille (anneau). C’est en général, la marque des égyptienne (bohémienne). A l’époque mérovingienne, la boucle d’oreille est portée par la femme – un anneau avec un perle. Cependant au fil des siècles, la boucle d’oreille dénature voire défigure le corps.
Certaines villes imposent le port d’une marque, en générale jaune (couleur de la trahison) ou le vert (couleur du malheur). Cette marque peut être un bout de tissu cousu sur la robe ou le port d’une aiguillette au bras, à la coiffe. Chaque décret est spécifique.
La chemise de la prostituée :
Elle semble être la même chemise que la femme honnête à la différence qu’elle est visible pour bien marqué son côté déshonnête. La prostituée est souvent représentée vêtue de sa seule chemise, avec la poitrine mise en valeur. Ne perdons pas de vue que c’est une représentation symbolique visant à démarquer la prostituée des autres femmes. Cependant, il semblerait que le tissu utilisé par les prostituées soit plus léger que celui des autres femmes !
La chemise sans manche ou chemise à bretelles semble être quant à elle particulière aux femmes légères, notamment celles travaillant dans les étuves. C’était à l’origine un détail pratique, puisque les femmes d’étuve doivent porter l’eau, frotter les clients, c’était un moyen de ne pas mouiller les manches. Parfois, une robe sans manche est portée par une chemise sans manche.
Cette chemise sans manche semble être plus rependu que l’ont pensé les historiens. Ce sous vêtement serait aussi porté par les femmes respectables dans le cadre des moments intimes. Quoi qu’il en soit, la chemise sans manche reste lié à l’érotisme, qu’il soit légal (prostitution et étuves) ou intime.
Sources
La prostitution au Moyen Age, Jacques Rossiaud
Histoire et images médiévales, Thématique n°30- 2012, Les secrets de la mode féminine
Une histoire symbolique du Moyen Age, Michel Pastoureau
Iconographie
Le Grant testament Villon et le petit, 1489
The Romance of Alexander, 1338-1344